AI KI DO
Kokyu nage

Photo source: FFAB 

Marie-Christine VERNE 

TAKAMIZO, Shihan 

L'Aikido, art martial idéal pour les femmes

De nombreuses femmes pratiquent l'Aikido car c'est le seul art martial qui ne peut pas être utilisé de façon agressive.  Un des principes de base de l'Aikido est la redirection de la force et de l'énergie d'une l'attaque vers l'attaquant, et c'est donc un excellent moyen de self-défense qui ne nécessite pas d'avoir à utiliser la force musculaire.

 

Mariko TAKAMIZO, Shihan, 6e dan et instructrice à l'Aïkikaï de Tokyo a dit dans une interview de 2011: « C'est surement un avantage dès le départ de ne pas disposer d'une grande force, avantage confirmé par une autre évidence : la force est quelque chose que l'on perd avec le temps. »

 

Marie-Christine VERNE, membre du bureau technique de la Fédération Française d'Aikido et de Budo (FFAB), chargée d'enseignement national, 5e dan, a écrit sur La nature féminine dans l'Aïkido :

« Dans les activités sportives, la compétition oblige à une segmentation des publics par catégorie. Dans l’aïkido, il n’y a pas de compétition, femmes et hommes pratiquent ensemble, passent leur grades ensemble. L’aïkido ne propose pas de pratique féminine spécifique. Fallait-il l’inventer ? Sûrement pas !

Pratiquer l’aïkido ne suppose pas de posséder une force incroyable. Pour faire vite, il s’agit de récupérer  l’énergie de l’attaque de l’adversaire et de la lui resservir.

La plus grande part de l’apprentissage va résider dans cette expertise : être dans le temps de l’attaque, dans son contrôle sans toutefois contraindre. Bien évidemment, les femmes ont leur place dans cette pratique sans aucun aménagement nécessaire. Donc pas de place réservée pour les femmes mais pas de place refusée non plus.

Le principe d’aïkido, par essence même, se trouve à la croisée de ces qualités homme-femme, physiques et mentales. Il exige une nature martiale déterminée et disponible pour rester face au conflit sans toutefois se heurter contre ; une tonicité nécessaire pour prendre acte de cette attaque et une adaptabilité suffisante pour conduire l’adversaire au sol.

De plus, l’art martial en qualité de voie (do) s’appuie sur le postulat de la connaissance de soi. Il nous propose de trouver sa place. Trouver sa place accroît l’estime de soi et estompe le sentiment de péril identitaire. Cette finalité concerne tout pratiquant et éloigne toute tentative de partition homme-femme. »